Par Jenn Gidman
Images de Don Mammoser
Le mois de juillet en Provence est synonyme de longs bains dans des sources thermales, de bols de bouillabaisse abondants et... de lavande. Lors d'un récent séjour estival après l'une de ses tournées photographiques en Europe, Don Mammoser s'est rendu avec sa femme, Anya, dans cette région du sud-est de la France au moment où les champs de lavande étaient en pleine floraison. "Toute la région est merveilleusement pittoresque et colorée, et chaque petite ville de colline a un festival de la lavande et des expositions de lavande, où l'on peut acheter une infinité de produits à base de lavande : savons, thé, lotion, nourriture", explique-t-il. "J'ai été très impressionné par la beauté de tout cela.
Don et Anya se sont rendus sur le plateau de Valensole, où ils ont exploré les routes de l'arrière-pays et les champs de lavande, de blé et de tournesols. "Nous sommes arrivés alors qu'ils commençaient à récolter la lavande", raconte-t-il. "Ils coupent toutes les fleurs, ce qui donne l'impression que les plantes se sont fait couper les cheveux. Ensuite, une machine met la lavande en balles, et une autre machine vient ramasser toutes les balles, qui sont transportées ailleurs pour être traitées et, je suppose, exportées. Pendant tout ce temps, vous respirez ce parfum extraordinaire. Cela sent tellement bon".
Comme il le fait pour tous ses voyages à l'étranger, Don a emporté son objectif de référence : le Tamron 28-300 mm VC. "J'aime voyager léger et cet objectif répond parfaitement à mes attentes", explique-t-il. "Je peux prendre des photos au grand angle, des gros plans et des photos au téléobjectif, le tout sans avoir à changer d'objectif. J'adore la variété, la polyvalence et la commodité de cet objectif.
Lisez la suite pour savoir comment Don a photographié "l'or bleu" de la Provence.
Soyez aussi pointilleux sur vos arrière-plans que sur vos sujets.
Je ne sais pas si c'est pour embellir les champs ou si cela a quelque chose à voir avec la pollinisation, mais il y a des tournesols plantés en bordure de la plupart des champs de lavande. Je voulais créer une composition dans laquelle je pourrais photographier une ou deux têtes de tournesol, mais avec un arrière-plan qui montrerait que j'étais en Provence pendant la saison de la lavande. J'ai photographié presque à grande ouverture à F/6.3 parce que je voulais que le tournesol de cette photo soit net et que l'arrière-plan soit flou, mais que l'observateur puisse toujours voir qu'il s'agit de lavande.
J'ai dû me tenir à la main pour prendre cette photo, car j'étais obligé de contorsionner mon corps dans une certaine position pour capturer l'arrière-plan que je souhaitais. Comme il y avait beaucoup de lumière, j'ai pu utiliser une vitesse d'obturation de 1/500ème de seconde, ce qui ne pose aucun problème lorsque l'on se tient à la main. Outre le contexte de la lavande à l'arrière-plan, j'ai également été satisfait de la quantité de détails que cet objectif m'a permis de montrer sur le tournesol.
200mm, F/6.3, 1/500 sec, ISO 200 (à main levée)
Expérimentez la profondeur de champ.
En Provence, vous pouvez avoir un champ de lavande et, juste à côté, un champ de tournesols. Ce champ de tournesols s'étendait à perte de vue, et j'ai donc cherché à obtenir ce que j'appelle un "flux artistique", avec une baisse progressive de la mise au point. J'espérais que les fleurs du premier plan soient nettes et que celles du milieu soient un peu plus floues. Quant aux fleurs de l'arrière-plan, je voulais que le spectateur sache qu'il s'agissait de tournesols, mais qu'elles ressemblent davantage à un lavis de couleurs.
J'ai pris cette photo à une longueur focale moyenne (210 mm) à 1/125e de seconde, en ouvrant le diaphragme à F/10, ce qui me permet d'obtenir une profondeur de champ moyenne. J'aurais pu prendre une série de photos et les empiler pour que toute la scène soit nette, mais je voulais une impression plus naturelle. Lorsque vous vous trouvez dans un champ comme celui-ci et que vous concentrez vos yeux sur un tournesol, cette fleur devient claire, tandis que les autres deviennent comme des particules à l'arrière-plan. C'est ce que j'ai voulu faire ici - rendre la photo nette à l'endroit où j'ai fait la mise au point, mais en l'estompant dans les autres zones.
210mm, F/10, 1/125 sec. ISO 400 (à main levée)
Utilisez un zoom comme le 28-300 pour prendre différentes photos à partir du même point d'observation.
Les Provençaux plantent la plupart du temps la lavande en rangs très droits, parce qu'il est facile de l'entretenir et de la récolter de cette façon, mais cette zone que nous avons trouvée présentait une légère courbe à mesure que la terre s'élevait au-dessus de la colline. Le 28-300 comprime les éléments de la photo pour les faire paraître plus proches, donc lorsque j'ai utilisé le zoom jusqu'au bout à 300 mm, cela a simplement accentué cette petite courbe.
300 mm, F/13, 1/200 s, ISO 100 (sur trépied)
La photo suivante représente la même scène, mais au lieu de zoomer à fond à 300 mm, comme pour l'image précédente, j'ai reculé un peu à 230 mm. Ma femme me sert souvent de modèle, et elle portait ce superbe chapeau, alors je lui ai demandé de se placer dans le champ. Je l'ai alignée de manière à ce qu'il y ait une belle diagonale entre elle et cet arbre isolé, et elle a pris sa propre pose. J'ai obtenu deux photos complètement différentes à partir de la même position (j'ai peut-être bougé d'un pied ou deux).
230 mm, F/16, 1/20 de seconde, ISO 100 (sur trépied)
Équilibrez la composition de votre photo.
L'abbaye de Sénanque est une abbaye cistercienne du XIIe siècle encore en activité. Les moines y vivent encore, y rendent des services et y entretiennent de nombreux jardins, dont un potager, un jardin d'arbres fruitiers et ce jardin de lavande. Il est possible de venir photographier l'extérieur et l'intérieur de l'abbaye à certaines heures.
Il se trouve que l'abbaye se trouve à proximité de l'une des villes de montagne où nous séjournions. J'avais vu plusieurs cartes postales et calendriers dont le sujet était l'abbaye et j'avais envie d'y aller pour l'explorer. Nous y sommes allés deux fois : une fois le matin, puis l'après-midi, lorsque je pensais que les angles de lumière seraient meilleurs. Je ne voulais pas qu'un seul sujet domine, j'ai donc divisé l'image en trois tiers : la lavande, l'abbaye et le ciel bleu au-dessus. J'ai réussi à prendre une photo alors qu'il n'y avait personne d'autre et que la lumière était idéale. L'image ressemble à une scène du Moyen-Âge sur laquelle on tomberait par hasard, comme si elle existait depuis toujours.
42mm, F/14, 1/60 sec, ISO 400 (à main levée)
Gardez un œil sur le ciel pour prendre la photo parfaite du coucher de soleil.
En été, la Provence est ensoleillée 99 % du temps. L'un des seuls inconvénients de ce beau temps est qu'il n'y a pas beaucoup de nuages dans le ciel, ce qui signifie qu'il est difficile de trouver un coucher de soleil spectaculaire et coloré. Nous avions vu un vaste champ de lavande près de la ville de montagne où nous logions et, lors de notre quatrième nuit, j'ai remarqué que des nuages arrivaient de l'ouest alors que le coucher de soleil approchait. J'ai décidé de me rendre rapidement dans le champ pour voir si je pouvais capturer quelques couleurs au moment où le soleil se couchait.
J'ai placé mon trépied assez bas sur le sol pour une prise de vue plus large et j'ai réglé mon objectif à F/18 pour maximiser la profondeur de champ et capturer un soleil net. Puis j'ai attendu. Environ une demi-heure plus tard, le ciel s'est mis à briller dans des tons complémentaires d'orange, de rose et de violet. Jusqu'à ce moment-là, toutes les nuits avaient été marquées par un ciel bleu uni, c'était donc un magnifique changement de rythme.
65 mm, F/18, 1/4 de seconde, ISO 100 (sur trépied)
Pour voir d'autres travaux de Don, rendez-vous sur le site www.donmammoserphoto.com.